Screen Shot 2017-01-21 at 7.27.21 PM.png

Bienvenue!

Fondé en 2005, DigitLife Magazine est un site dédié à l'image et aux technologies numériques. Photographie, univers Apple, solutions mobile,... nos rédacteurs portent un regard "sans contraintes" sur les technologies et les images qu'elles permettent de créer. Bon voyage!

Lightroom Aperture au coude à coude

Aperture et Lightroom sont deux excellentes applications où les qualités et les défauts se croisent. Un choix difficile et conflictuel

Lrap-Logo-1

Je l’ai dit à maintes reprises, je n’ai aucune position tranchée en faveur d’Aperture ou de Lightroom. Chacune comporte des qualités majeures et elles sont opérationnelles toutes les deux.

L’utilisateur devra se mettre en immersion totale, sans a priori, dans Aperture et Lightroom pour y faire le meilleur choix sur différents types de photo.

Je pensais écrire un article des principales fonctions de Lightroom, mais j’ai trouvé, me semble-t-il, plus intéressant de braquer les projecteurs à la fois sur Lightroom et Aperture sur des fonctions de base.

  • Photothèque.
  • Gestion des métadonnées.
  • Processus de développement.

Juste la mise en évidence de quelques qualités et faiblesses. Avec ces quelques points de repère et une bonne évaluation,  vous jugerez plus objectivement ces deux applications

Il est extrêmement difficile de choisir une application pour le flux de production d’image numérique quand le choix se révèle aussi délicat, fragile et incertain que ces deux applications uniques sur le marché. En effet, les deux éditeurs, Apple et Adobe, se sont fixé globalement les mêmes objectifs ; mais avec des moyens et une philosophie différente.

Au final, des résultats d’une excellente qualité tant pour Aperture que Lightroom, mais avec des rendus parfois différents de l’un à l’autre. Pour certains, le rendu sera meilleur avec Aperture et pour d’autres avec Lightroom.

Lrap-01

Les modes de présentation dans Lightroom sont plus limités qu'Aperture et ne permettent pas une présentation en fonction du mode portrait ou paysage.

Lrap-02-1

Aperture est plus attractif dans ses différents modes organisationnels et se révèle plus souple à l'usage. Par exemple, dans Aperture vous supprimez une photo depuis n'importe quel module, fonction impossible dans Lightroom (uniquement dans le module bibliothèque)

Deux philosophies différentes.

Adobe a une réputation, qui n’est plus à démontrer, dans le domaine des arts graphiques et Apple dans le domaine de l’ergonomie, de l’interface et de l’intégration de ses applications au sein de son système d’exploitation. En revanche, ni Adobe, ni Apple n’ont de solides expériences dans le domaine de la photo.

Camera Raw est un outil de développement de fichiers RAW et Photoshop, une application graphique. La réunion de ces deux applications ne constitue pas une solution spécifique et globale pour les photographes.

L’expérience des applications graphiques et la collaboration de quelques milliers de « bénévoles » au développement de Lightroom ont été profitables pour Adobe puisque l’application Lightroom dans sa version 1 peut être utilisée comme outil de production à part entière. Ce qui était loin d’être le cas avec la version 1.0 d’Aperture.

Apple, comme à son habitude, a développé, dans le secret, dans ses bureaux de Cupertino, sans l’aide massive de photographes bêtatesteurs, son produit Aperture. Le résultat de cette négligence était inévitable : un produit improductif, dans sa version 1, mais avec un exceptionnel potentiel doté d’une interface et d’une ergonomie que seul Apple maitrise. Heureusement pour Apple qu’un an de terrain sépare Aperture de Lightroom ; car si Adobe avait sorti son produit en même temps qu’Apple ; Aperture ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui.

Des différences subtiles.

Aperture : affichage des photos.

Sur la partie organisationnelle, Aperture possède une avance sur Lightroom grâce aux nombreux modes de présentations des photos et des multiples agencements des informations sur l’écran. Le raffinement d’Apple va jusqu’à une personnalisation spécifique des données selon la présentation des photos.

La gestion de plusieurs écrans est, certes, une fonction agréable et confortable, mais il faudra y mettre les moyens financiers. Un seul écran est amplement suffisant pour satisfaire tous les besoins grâce aux nombreux modes de présentations.

Lightroom : affichage des photos.

La démarche d’Adobe se veut pragmatique et pratique ; pas de modes complexes de présentations sophistiquées comme Aperture. Lightroom est plus austère dans sa présentation, mais l’affichage d’icônes spécifiques dans chaque vignette fournit des indications claires et précises sur l’état de la photo.

Lrap-03

La loupe de Lightroom est plus austère qu'Aperture, mais plus vive sur les petites configurations. La navigation dans l'image s'effectue à part de la vignette en haut à gauche. Un réglage qui part du rapport de 1/1 à 11/1

Lrap-04

Un des deux types de loupe dans Aperture.

Histoire de loupes…

Quand Aperture est sorti, tout le monde s’exclamait, des mérites de cette loupe pour une observation fine des photos. Il existe d’ailleurs deux types de loupe avec des coefficients d’agrandissement variables. Un confort visuel qui réclame une carte graphique performante pour l’utiliser avec aisance.

La démarche de Lightroom est plus germanique : efficacité avant l’esthétique. L’usage de l’écran de navigation (en haut à gauche) est moins fun que la loupe Apple, mais à l’usage elle se révèle plus pratique et moins gourmande en temps CPU.

Les métadonnées…

La gestion des métadonnées est aussi importante que le processus de développement d’une photo, car elle détermine la facilité d’usage de la photothèque.

Métadonnées avec Lightroom.

Si vous prenez en référence l’application iView, il est évident que Lightroom s’en rapprocherait avec une modernité fonctionnelle qui fait vite oublier iView même si sur le fond il demeure plus puissant.

Les outils et les fonctions d’affectation des mots clés et des métadonnées sont nombreux et subtils, comme l’outil tampon ou gomme pour les mots clés. La gestion des mots clés par Glisser/Déposer devient un jeu d’enfant.

Un point particulièrement positif pour Lightroom c’est l’organisation thématique des données IPTC et EXIF. En revanche, il n’est pas possible de configurer, dans le détail, l’affichage des données.

Attention, cette facilité se confirmera à la seule condition d’une bonne organisation des dossiers d’importations et des collections. Une impression toute personnelle à l’usage de Lightroom, je recommande l’affectation des données IPTC immédiatement après l’importation avec une synchronisation immédiate des informations dans les fichiers XMP.

Lrap-05

En apparence, la gestion des métadonnées semble complexe dans Lightroom, en fait, grâce aux nombreux outils affectés à cette fonction, tout est clair, bien ordonné. Il faut bien assimiler la notion de mots clés implicites pour gagner du temps et être plus précis dans la description des images. En revanche, l'affichage des informations est nettement moins subtil qu'Aperture.

Lrap-06

Dans Aperture, la saisie des métadonnées est grandement facilitée par la configuration des écrans de saisie, dans le panneau de droite. Une palette flottante peut être présente pour l'affectation des mots clés (ou par le panneau de droite). En revanche, quand on doit gérer l'organisation de plusieurs dizaines de mots clés Aperture devient un cauchemar.

Métadonnées avec Aperture.

Apple, dans cette section, apporte tout son savoir-faire en terme d’interface et d’ergonomie. Toutes les options de présentations et de saisies des informations sont possibles. Vous choisissez en toute liberté les champs que vous souhaitez saisir et ceux qui apparaitront selon le mode de présentation.

Assez bizarrement, cette finesse se retourne contre Apple quand il s’agit de faire de simple recherche, surtout quand vous gérez plusieurs centaines de mots clés. Un calvaire pour supprimer un mot clé d’une série de photos ou pire encore pour modifier en série une partie d’un champ IPTC.

Il est évident que le cahier des charges n’a pas été mené correctement par Apple sur cette partie précise de l’application. À revoir d’urgence !

Le processus de développement.

Je discute régulièrement avec quelques responsables Olympus, Leica, Canon… et assez unanimement, ils reconnaissent que beaucoup de photographes qui vivent de cette activité ont beaucoup de difficultés sur le processus du développement numérique des photos.

Au temps de l’argentique, le photographe prenait ses photos puis les faisait développer dans des labos. Aujourd’hui, la photographie numérique oblige le photographe à travailler avec des outils nouveaux : colorimétrie, calibration, profil d’impression, gestion numérique des hautes et basses lumières, gestion du bruit numérique… Autant d’éléments perturbateurs qui vont s’aggraver avec la multiplicité des outils au sein des applications comme Lightroom et Aperture.

Il est nécessaire d’avoir quelques bases techniques pour la maitrise du développement numérique, mais il convient d’affirmer haut et fort que le développement d’une photographie est une interprétation visuelle et subjective d’une scène. De ce fait, il convient de laisser de côté tous ces discours scientifiques et pompeux sur la bonne manière de développer… Il n’y en a pas !

Lrap-07

Il est possible, avec Aperture, de développer les photos depuis tous les modules avec le panneau d'outil sous la droite de l'écran ou appelant la palette flottante.

Lrap-08

Avalanche de réglage sous Lightroom et une plus grande souplesse d'utilisation qu'Aperture. Notamment l'outil recadrage et redressement de l'horizon. Néanmoins, le résultat final est parfois plus probant selon le type de photo dans Aperture.

Développement sous Aperture.

La démarche Apple se veut instinctive, visuelle, photographique. Le nombre d’outils, au sein d’Aperture, est limité, mais efficace comme les outils pour les tons clairs et les tons foncés ainsi la retouche colorimétrique. En revanche, les outils pour la netteté, la gestion du bruit me laissent perplexe. Un mauvais point également sur la balance des blancs dont il manque des préréglages

Après quelques heures d’entrainement, on maîtrise parfaitement les outils de développement et surtout leurs comportements face à différents types d’images.

Au final, on obtient facilement des photos brillantes ou pas avec le contraste souhaité, mais avec un peu moins de détail que dans Lightroom. Ces éléments sont visibles en mettant deux images l’une à côté de l’autre et en faisant une fine observation ; seul un œil exercé verra les subtiles différences.

Développement sous Lightroom.

Adobe n’a pu s’empêcher de multiplier les outils pour le traitement de l’image. Si les photos graphistes se réjouissent de cet état, il n’est pas évident que cela fasse le bonheur des « simples » photographes. À décharge, il n’est pas obligatoire d’utiliser tous les outils à disposition. Je ne vous cacherai pas qu’il y a toute une panoplie d’outils que je n’ai pas utilisés comme le virage partiel ou l’étalonnage de l’appareil photo.

La mise à disposition de tous ces outils permettra de faire face, théoriquement, à toutes les situations photographiques à la condition de posséder une sérieuse compétence dans le domaine de la couleur (d’un point de vue technique) ce qui est loin d’être le cas de la plupart des photographes).

J’ai beaucoup apprécié les retouches dynamiques sur l’histogramme ou sur la courbe des tonalités.

Lrap-08Lr

Développement avec Lightroom

Lrap-08Ap

Développement avec Aperture

Pas de conclusion hâtive…

• J’ai voulu soulever quelques réflexions sur Aperture et Lightroom, mais certainement pas d’affirmer un avis définitif sur l’un ou l’autre programme. Nous avons deux excellents produits avec une interface et une philosophie très différente, dont, paradoxalement, les différences demeurent subtiles à l’usage.

• Si l’organisation de la photothèque semble plus convaincante avec Aperture (malgré des défauts d’ergonomie), elle ne fait pas oublier quelques graves problèmes comme l’outil pour redresser l’horizon d’une image, l’application de la règle des tiers pour le recadrage, une gestion de la netteté, etc.… Je ne parle pas des retards inexcusables sur des formats RAW qui sont occultés par Apple : format RAW des boitiers Olympus E400, du Leica M8, du Pentax K10… Il y a urgence à ce qu’Apple corrige d’urgence ces différentes anomalies. Mais à décharges, Aperture est plus complet sur le concept du produit tout-en-un.

• Du côté de Lightroom, les griefs ne sont pas aussi virulents… Je constate, avec regret, qu’Adobe n’est toujours pas capable d’offrir une application avec une interface qui soit en relation avec la qualité de ses applications. Incompréhension totale de l’absence d’une intégration plus naturelle avec les outils de la CS3 (Photoshop, Camera Raw et Bridge). En effet, les modifications d’une photo au format RAW ne sont pas visibles quand on passe de Camera Raw à Lightroom ou inversement ; alors qu’il y a bien la présence des fichiers XMP dans lesquels sont inscrites les modifications de fichiers. Un mystère Adobe. Lightroom introduit un nouveau format de modules externes qui sera incompatible avec les modules de la CS3 !

• Même si l’application Aperture semble plus sexy et sympa à l’usage, grâce, notamment, au concept du tout-en-un beaucoup plus abouti que Lightroom ; ce sera malgré tout à Apple de faire évoluer rapidement son application sous peine de voir Lightroom conquérir l’affection des photographes.

Liens…

À vous de juger…

Fdt222

Tentaculaire Suite Adobe CS3

CoverSutra : iTunes, Sophia Teutschler