Aperture et Lightroom sont deux applications de post-production photographiques aux qualités singulières et complémentaires. De mon point de vue, j’y perçois quelques avantages à utiliser les deux dans un cadre bien défini.
Dans un cadre bien défini, Aperture et Lightroom sont en mesure d’exploiter la même photothèque… Un tel mariage ne s’improvise pas, il convient d’avoir une méthodologie et un travail photographique compatible… donc, « exclusion » pour la photographie de presse où l’urgence devient une incompatibilité majeure pour le couple Aperture Lightroom.
Je suis parti d’une problématique photographique personnelle. En effet, j’ai pris le parti de travailler avec plusieurs marques de boitiers (ce sera l’objet d’un prochain article).
J’utilise Olympus pour l’utilisation du 7-14mm ƒ4, du 50-100 mm ƒ2… Canon et Leica. Dans cette approche, Aperture ne reconnaît pas tous les boitiers…comme certains Olympus ou Leica.
Je suis convaincu qu’Aperture et Lightroom ont des qualités toutes particulières pour le développement des fichiers RAW. Aperture a d’indéniables compétences pour le traitement des fichiers Canon, mais il possède aussi des aptitudes à fournir des images plus vibrantes que Lightroom sous certaines conditions. Quant à Lightroom, je vois dans cette application une exceptionnelle aptitude à produire un caractère argentique ou des effets particuliers aux photos… options impossibles dans Aperture 1.5.
Première approche…
Ayant fait le choix d’Aperture comme application de travail, je voyais d’un mauvais œil une bascule totale de la librairie Aperture pour Lightroom. J’ai donc opté pour une séparation de travail entre Aperture et Lightroom ; Aperture pour les fichiers Canon et Lightroom pour l’Olympus 400 et le Leica…
Dans la pratique, le travail se passe sans difficulté puisque les applications sont séparées. En revanche, la problématique apparaît pour exporter des photos vers des photothèques en ligne comme iStockPhoto, Flickr… les modules d’export pour Aperture sont très bien développés et ne posent aucun souci notamment pour les données IPTC qui comportent des accents. Plusieurs manipulations sont nécessaires pour passer de Lightroom vers Aperture dans le but d’exporter les photos.
Une approche complexe et lourde avec un disque dur de plus en plus à l’étroit, notamment sur l’ordinateur portable.
Deuxième approche…
La bonne connaissance, j’espère, de Lightroom et d’Aperture, m’a permis d’établir une hiérarchisation des qualités et des faiblesses de chaque produit et de gérer des priorités sur mes choix…
Cette étude de besoin m’a obligé de revoir totalement la manière de gérer la photothèque et les multiples formats RAW dont je dispose (Leica, Canon, Olympus, Pentax). J’ai essayé de trouver une solution qui puisse me libérer le plus possible de l’emprise de Lightroom ou d’Aperture. C’est à dire, si à l’avenir Aperture 2.0 (ou l’inverse pour Lightromm) offre plus d’options ; il sera possible de basculer l’ensemble des photos sans avoir à tout refaire.
Mise en place…
La première obligation est l’abandon d’une base Aperture de type « tout-en-un » pour une photothèque physiquement séparée de la librairie Aperture.
Cette manière de faire permet à Lightroom et à Aperture d’accéder aux mêmes photos (sauf pour Aperture avec les formats RAW incompatibles).
Il faut profiter de cette remise en cause pour tenter de gagner de la place là ou cela est possible. La seule option est la conversion des fichiers RAW pour le format DNG. Je suis passé de 50 gigas, qui comprenaient les fichiers RAW natifs ainsi que la base Aperture, à 17 gigas. Un gain de place absolument énorme qui met en évidence la taille des fichiers de travail Aperture plus de 1 Mo pour chaque photo alors que Lightroom utilise quelques Ko!!!!
NB : Attention, Aperture ne veut pas reconnaître les données IPTC de fichiers DNG. En revanche, Lightroom les lit parfaitement… Là encore, on pourra remercier Apple de cette délicate attention !!
Il existe une solution par l’emploi de Lightbox, extension pour Aperture, qui comble la faiblesse d’Aperture avec les IPTC.
Lightbox est un module Aperture indispensable pour préserver avec efficience toutes les données IPTC à l'export d'Aperture.
Les réglages…
L’avantage d’Aperture est son intégration avec un grand nombre d’applications comme Keynote, Pages, iDVD, Posterino, Fotomagico… Mais attention, quand les photos sont extérieures à la base Aperture, il faut procéder aux bons réglages dans les préférences d’Aperture. Partage des aperçus avec iLife et iWork et surtout de ne pas oublier la création des aperçus avec la qualité désirée.
Pour une organisation plus claire, je conseille de bien agencer vos photos dans les dossiers avec des noms courts, simples et précis.
Dans la pratique…
Dans l’état actuel des choses et dans la mesure où Apple ne souhaite pas, pour le moment, reconnaître tous les formats RAW, l’utilisation de l’application Apple se fera uniquement pour l’impression, l’export vers les photothèques Internet, l’enrichissement des données IPTC (selon le cas), l’organisation des projets, etc. En fait, chacun jugera, selon ses besoins…
Lightroom sera utilisé à 90 % pour le développement et la gestion des IPTC… à la « manière » de Camera Raw et d’iView MediaPro.
Depuis Lightroom les photos développées seront exportées dans un dossier qui sera reconnu par l’application Aperture Hot Folder qui prendra en charge, automatiquement l’importation dans Aperture…
Une fois le développement terminé dans Lightroom, il suffit d'exporter les fichiers dans le dossier surveillé par Aperture Hot Folder.
Aperture importe automatiquement, via Aperture Hot Folder, la ou les photos dans Aperture. Les données IPTC sont parfaitement reconnues dans le format JPG… En revanche, aucun espoir de les récupérer au format DNG!
La liaison Lightroom avec Aperture…
Il y a plusieurs manières de faire et dans un avenir très proche il y aura des modules collaboratifs entre les deux applications. Pour ma part, j’utilise le système des “hots folders” qui va scruter les modifications d’un dossier qui est liaison directe avec Aperture qui se chargera de l’importation automatique des images développées dans Lightroom.
Aperture Hot Folder est un script Automator qui va à la fois vérifier les modifications du contenu d’un dossier et exporter automatiquement les photos dans le projet désigné au sein d’Aperture.
Aperture Hot Folder est le script Automator qui récupère, pour Aperture, depuis un dossier désigné, toutes les photos exportées par Lightroom.
Problèmatique avec plusieurs ordinateurs…
S’il est possible de travailler avec efficacité quand la photothèque n'est pas intégrée dans la librairie, les choses se compliquent quand la base Aperture doit naviguer entre plusieurs machines. Il est indispensable de reconnecter les photos, car Aperture reconnaît uniquement un chemin absolu et non un chemin relatif de ses fichiers.
Dans un premier temps, il faut sélectionner tout ou partie d'un projet pour reconnecter les photos.
Ensuite, il faut utiliser deux photos identiques pour que la jonction se fasse sur l'ensemble des photos du projet.
Vous comprendrez facilement l'absolue nécessité d'une excellente organisation des photos dans les dossiers et SURTOUT DE RENOMMER LES PHOTOS PAR RAPPORT À LA DATE DE CAPTURE POUR ÉVITER LES DOUBLONS…
Article DigitLife.
Ne pas oublier de régler dans les préférences d'Aperture le partage des photos et la qualité des aperçus avec les applications compatibles comme iLife, iWork, Posterino.
Ce que j’en pense…
Cette manière de travailler permet, sans trop de contraintes, d’utiliser le meilleur d’Aperture et de Lightroom. Mais il est évident que cette manière de faire ne peut être que ponctuelle en attendant des signes majeurs de l’une ou l’autre application pour se fixer définitivement.
Dans cette optique, c’est à Apple de faire preuve de la plus grande réactivité quant à une évolution conséquente de son application s’il désire rester dans la course.
Quoi qu'il en soit, Aperture ou Lightroom, votre choix sera le meilleur.
