Migration Aperture. Lightroom, un travailleur coréen à la rigueur teutonique sans aucune inspiration artistique!
Dernier chapitre consacré à la migration d’une photothèque Aperture. Le premier chapitre avec Capture One Pro 8 avait été le choix de l’excellence pour son son rendu exceptionnel et unique, mais au détriment du catalogage. Aujourd’hui, c’est avec Lightroom que je vous propose la migration de votre photothèque Aperture.
Lightroom est, vraisemblablement, le produit le plus vendu et le plus utilisé dans le milieu photographique. Je rappelle, simplement, que le plus important n’est pas d’être le premier, mais d’être le meilleur!
Si Lightroom n’est pas le meilleur produit en terme de rendu photographique, d’interface ou d’ergonomie… En revanche, c’est le plus universel et le plus complet. Une sorte de bulldozer coréen de la photographique à l’esprit oligarchique.
Une rigueur teutonique bien en marge de ce que j’attends de ce type de produit dont la création artistique doit être le centre de mes préoccupations. Lightroom est un excellent produit de gestion photographique malheureusement aussi attrayant qu’une application bancaire ou que la lecture du droit civil ! Difficile dans ces conditions d’être dans un état d’esprit à la fois artistique et créatif. Cet état met en relief l’énorme erreur qu’a faite Apple en abandonnant Aperture.
Processus de migration.
Le processus de migration d’Aperture vers Lightroom est aussi simple que celui Capture One Pro. Il suffit d’utiliser la commande d’importation d’une base Aperture, dans le menu « Extras »; de cocher ou pas quelques informations et le processus débute. Le temps d’importation peut prendre 4heures pour une base de 180 Go. Je vous conseille de faire de la méditation pendant ce temps, car il vous faudra ensuite nettoyer la nouvelle photothèque Lightroom en réorganisant toutes les collections dynamiques en dossiers physiques sur le disque dur; purger des centaines de mots clés « inutiles » crée par Lightroom… Un travail colossal et peut-être inutile, car enfin de compte tous les développements de vos photos seront perdus (rendus, cadrages…). Beaucoup d’utilisateurs qui ont choisi Lightroom ont préféré, à juste tire, exporter les projets Aperture comme des dossiers puis les récupérer au sein de Lightroom par un simple import.
Conseils sur la méthode.
Dans un premier temps, vous épurez la photothèque Aperture en l’organisant au maximum avec des projets. Je conseille d’identifier par des mots clés les albums et listes intelligentes les plus significatifs. Il est important de faire une réparation de la base Aperture, de limiter ainsi les incohérences à l’importation. En ce qui concerne les mots clés, vous devez jouer la carte de la simplification réduisant leurs nombres. Une fois ces principes mis en place vous lancerez, avec plus de sérénité, le processus d’importation.
Bordel à réorganiser!
Une fois l’importation terminée, tout pourrait vous paraître satisfaisant, mais en y regardant de plus près vous allez mesurer votre déconvenue devant l’anarchie que vous a laissée Adobe! En fait, les dossiers de vos projets Aperture sont situés dans le panneau des collections dynamiques (ce sont des dossiers virtuels) et les dossiers physiques sont la représentation chronologique de vos prises de vue. Autrement, si vous avez une base Aperture de 5 ans journaliers de prise de vue… Lightroom aura créé 1865 dossiers… Elle n’est pas belle la vie avec Adobe!!!
Méthode de réorganisation.
- Dans un premier temps, il faut transformer les projets (qui sont des collections dynamiques) en dossiers physiques sur votre disque dur.
- Suppression des centaines de dossiers devenus inutiles.
- Les « Couleurs » et la fonction « Signaler d’un drapeau » au sein d’Aperture seront récupérées avec des mots clés. Il faudra faire la correspondance de ces mots clés aux fonctions de Lightroom, puis les effacer.
- Aperture n’était pas un modèle de gestion et d’organisation des mots clés. Ce problème s’accumule après l’importation où Lightroom aura ajouté des centaines de mots clés de type « Aperture pile 366, Aperture pile 365, Aperture pile 364… » qu’il faudra supprimer.
Ce que j’en pense.
Ce sont quelques conseils basiques et des pièges à éviter que je viens d’exposer. Beaucoup de temps et de patience sont à prévoir pour maitriser cette oligarchie imposer par Adobe. Une philosophie de travail très éloignée de la souplesse d’Aperture.
Il me semble incompréhensible qu’une société telle qu’Adobe offre une « qualité » d’importation aussi minable. Par exemple, pourquoi Adobe ne propose-t-il pas une organisation en dossiers de projets et non des dossiers pour chaque date de prise de vue !! Capture One Pro, avec ses défauts, fait presque un sans-faute dans le processus d’importation.
Malgré ces critiques particulièrement sévères, mais justifiées, Lightroom se présente comme un produit de gestion photographique efficace. Quant au rendu de développement, il est à des années-lumière de Capture One Pro. Un choix cornélien qui pourrait avoir une réponse cette semaine avec l’hypothétique annonce et sortie de Lightroom 6!
Je le répète: Lightroom est un travailleur coréen à la rigueur teutonique sans aucune inspiration artistique… c’est génial pour une application où la part créative est majeure!!
- Article Digitlife Magazine sur la migration avec Capture One Pro 8.
- Informations complémentaires à propos de Lightroom sur le site Adobe. Amusez-vous à chercher la version boite de Lightroom… un très mauvais signal pour la très proche version 6 de Lightroom.
©Thierry Lothon 2012
Jugement!
Ne jamais juger sur les apparences, sous prétexte qu'elles sont différentes des nôtres !
