Nous poursuivons notre périple vers l'intérieur des terres, direction les 2 parcs "verts" du séjour.
Nous logeons à Mariposa, située en bordure de Yosémite (prononcer "iossémiti"). La ville fait actuellement l'actualité, les environs étant ravagées par des feux qui ont mobilisé les pompiers de plusieurs états voisins. Les camions se succèdent dans un cortège ininterrompu. Ce sera pour nous l'occasion de glaner quelques anecdotes supplémentaires. Les Américains sont fiers de leur pays, et ont bien raison: partout les drapeaux flottent et s'affichent devant les maisons. Plusieurs banderoles placées devant les pavillons remercient les pompiers pour leur courage ("Thank you firecrew!"). Le matin, des personnes se placent en bordure de route pour leur offrir le petit déjeuner, alors qu'ils partent combattre les flammes. L'Amérique a certainement ses travers, mais je ne suis pas sûr que l'on croise facilement autant de solidarité chez nous...
On peut croiser une faune abondante dans le parc
A peine arrivés à Yosémite, nous croisons un petit ours brun (oui, la blague était facile...) qui déambule entre les campements. Malheureusement, nos appareils sont rangés au fond des sacs, et ne pourront immortaliser ce combat de l'homme contre la bête! Nous ne cesserons ensuite de croiser des animaux qui profitent paisiblement du lieu: écureuils en nombre, biches, oiseaux...
Difficile de se rendre compte sur le papier des beautés que réserve Yosémite. La diversité des paysages est tout simplement stupéfiante! Le parc consiste en une vallée encaissée entre deux chaînes montagneuses (du granit si je ne dit pas de bêtises). Au centre, prairies, forêts et cascades se succèdent, les sentiers de randonnée sont nombreux et desservis par un système de navettes gratuites: décidément, l'organisation des parcs est impeccable, et les rangers nombreux pour nous guider et renseigner, au contraire des parcs français qui manquent cruellement de gardes forrestiers. Nous nous rendons à Mirror Lake, étendue d'eau dans laquelle se reflète "Half Dome rock", un monolithe vertigineux qui surplombe la vallée. En été, ce petit lac s'assèche pour prendre l'apparence d'une petite rivière.
On continue ensuite avec la randonnée la plus spectaculaire, "John Muir trail" nommée en l'honneur de celui qui explora les lieux à la rencontre des tribus indiennes. Ce très long sentier mène jusqu'à Half Dome pour les plus courageux, en passant par d'impressionnantes cascades et retenues d'eau. Le souffle coupé - au sens propre comme figuré - nous apprécions les paysages qui s'offrent à nous.
Le long de la Tioga Road, des lacs paisibles se succèdent
Le lendemain, nous décidons d'emprunter la Tioga Road. Cette route montagneuse, fermée en hiver car bloquée par les neiges, serpente dans les montagnes au-dessus de la vallée, offrant une multitude de lac, prairies d'altitudes et points de vue, jusqu'à plus de 3000 m d'altitude. Malgré l'élévation, il règne une chaleur étouffante l'été, et il vaut mieux se lever aux aurores pour en profiter.
Le General Sherman, l'arbre le plus gros de la planète (mais pas le plus haut, tout est dans la nuance)
L'itinéraire nous conduit le lendemain à Sequoia Park. La route pour s'y rendre, extrêmement sinueuse, s'apparente à une spéciale de rally, jusqu'à arriver dans la forêt des géants, les séquoias. Difficiles à photographier sans donner l'impression de ne montrer que des bouts de bois, ils n'en demeurent pas moins impressionnants. Le plus gros d'entre eux, General Sherman, atteint 12 mètres de diamètre, ce qui en fait l'arbre le plus large de la planète. Les arbres emblématiques du parcs portent le noms des officiers qui les avaient découverts avec leurs troupes à l'époque. Aujourd'hui, les séquoias géants ne poussent qu'à l'ouest de la Sierra Nevada, précisément à cet endroit qui leur procure les bonnes conditions de température et d'humidité.
Avant de nous diriger ensuite vers Las Vegas, nous décidons de découvrir Calico, attirés par les villes fantômes de la région. Malheureusement, celle-ci tient plus du parc d'attraction qu'autre chose, et ne mérite pas la moindre photo! On cherchera plus authentique la prochaine fois, en attendant fuyez celle-ci!
Pour aller plus loin
- National Park Service, le site officiel des parcs nationaux américains
- Parcs.net - un site francophone qui dévoile les principaux parcs de l'ouest américain
- Page Wikipédia de Yosémite
- Page Wikipédia de Sequoia
Côté photo
Depuis que nous sommes sortis de San Francisco, le grand angle est de rigueur pour capturer les paysages. Coiffé de son filtre polarisant, le Canon 17-40 L ne quitte plus mon 5D. Occasionnellement, le 70-200 f4 L permet de photographier des détails ou les animaux, mais sur un capteur full frame, le 100-400 est plus approprié pour la chasse photo. L'absence de stabilisation sur le télézoom oblige rapidement à monter en sensibilité, notamment dans les sous-bois, pour garder une vitesse suffisante. Si c'était à refaire, et malgré l'écart de prix conséquent, j'opterais sans hésiter pour le 70-200 f4 L IS, qui apporte la stabilisation dernière génération, ainsi que la tropicalisation en bonus. Les plus exigeants se tourneront sans attendre vers le 70-200 f2.8 L IS. Avantage non négligeable, celui-ci peut aussi partager les filtres avec le 17-40, puisqu'ils sont de même diamètre.
Sur le petit Nikon D60, le zoom 18-55 VR couvre la plupart des besoins, épaulé par le 55-200 VR au besoin. Le double kit stabilisé est léger, ce qui est appréciable en randonnée. Sa motorisation ultrasonique permet une mise au point silencieuse, mais pas de retouche du point comme sur les modèle plus hauts de gamme. La construction est certes tout plastique, mais l'ensemble affiche une bonne solidité.
Pour transporter tout ce matériel, j'utilise un sac LowePro Rover II AW. Le sac idéal n'existe pas, et j'ai essayé bien des modèles avant d'arriver à celui-ci. Dès que l'on possède un peu de matériel, dont plusieurs objectifs, les sacs d'épaule sont à bannir car tout le poids repose sur un seul côté.
Au rayon des sacs à dos, certains ne contiennent que du matériel photo. C'est le cas par exemple de la série Trekker, qui protège très bien le matériel (testé et approuvé lors d'une grosse chute). Revers de la médaille, il n'y a pas ou peu de place pour les affaires courantes. J'ai ensuite testé la série SlingShot, qui propose un système ingénieux pour sortir le matériel sans enlever le sac. Malheureusement, comme là encore le sac ne repose que sur une épaule, des douleurs apparaissent rapidement si le sac est chargé. Par ailleurs, le modèle 300 est très carré (comprenez moche) et le ratio entre la partie photo et la partie générique ne laisse pas assez de place à cette dernière. Modèle suivant, le Compuday Pack, qui comme son nom l'indique peut contenir un ordinateur portable en plus du matériel photo. Ce sac ne conviendra cependant qu'aux plus petits réflex sans grip: les télézooms ne rentrent pas, et dès qu'un objectif long est monté, celui-ci créée une bosse sous le sac, l'exposant aux chocs!
Le Rover II AW combine plusieurs avantages: housse de protection pour la pluie, grand compartiment photo (j'y loge le 5D + grip, 5 objectifs dont le 70-200, et les batteries de secours), grand compartiment pour les effets personnels, un look qui le fait passer pour un sac de rando traditionnel, et enfin des poches extérieures et un support astucieux pour trépied (une languette se déplie au niveau des croisillons sur la photo). La ceinture abdominale permet de bien répartir le poids, même si j'aurais aimé des bretelles encore un peu plus larges. Seul vrai bémol, on ne peut y rentrer de document A4 ou d'ordinateur, mais son grand frère le CompuRover pallie à ce problème.
Rançon du succès ou accent mis sur les nouveaux modèles, ce sac est assez difficile à trouver dans le commerce. Affiché au tarif officiel de 200 Euros, il se trouve à environ 130 Euros "prix de la rue". Pour ma part, j'ai fait un import de Chine (un original, pas une contrefaçon) qui m'a coûté 70 Euros tout compris, en toute légalité: le calcul était vite fait!
Au passage, si vous cherchez un sac, le site Cambags recense une multitude d'avis d'utilisateurs, photos à l'appui. Ne vous fiez pas à son interface vieillotte, c'est une vraie mine d'information.
Un mot pour finir sur Viveza de Nik Software, dont Thierry a déjà parlé. Avec Silver Efex, il constitue mon coup de coeur parmi les plug-ins pour Aperture (je suis plus réservé pour le moment sur Color Efex, par ailleurs très cher). Viveza ne fait qu'une chose, mais la fait très bien: des corrections de contraste, luminosité et saturation localisées.
Sur la photo d'ouverture de cette article, le premier plan était sous-exposé pour garder du détail dans les montagnes et le ciel. 3 points de contrôle plus tard sous Viveza, les buissons et le reflets retrouvent leur éclat original. L'interface est simple, rapide, et l'on regrette juste qu'Aperture ne permette pas l'intégration complète de Viveza dans son worklow. A recommander sans hésitation!
Prochain épisode: Las Vegas et Death Valley...
Jean-François - DigitLife