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Labs Hadopi : La photographie à l'épreuve du numérique.

Hadopi ne se limite pas, juste, à la protection du droit d’auteur sur internet en luttant contre le piratage. Hadopi, c'est également une expertise numérique, accessible à tous, sous la forme de Labs Hadopi. Ces ateliers numériques, confiés à des experts indépendants nommés par le Collège de l’Hadopi ont la charge d'analyser tous les médias internet qui débouchent sur un écosystème avec toute la problématique complexe du droit d'auteur et de sa protection.

Au fil des Labs

la photographie fait désormais partie du paysage social et artistique. Chaque acteur a des droits, mais aussi des devoirs. Chaque maillon de la chaîne prend une part de responsabilité. Le photographe au regard du contenu de l'image ; l'usager de l'image par le respect du droit d'auteur ; respect du cadre de l'exploitation de l'image ; etc. La chaîne est longue et nombreux sont les maillons qui la composent. La connaissance du droit de/à l'image est complexe et pratiquement aucun photographe ne peut avoir la prétention de la maitrise de ce droit. Surtout quand il s'agit de régulation et de circulation des œuvres sur internet. Ce en quoi le numéro du Labs Hadopi du mars 2012,La photographie à l'épreuve du numérique est une mine d'or pour le photographe qui souhaite appréhender les différents aspects de ces droits et devoirs, mais aussi (peut-être) l'occasion de se poser calmement à une réflexion de cette activité, rémunérée ou non, en pleine mutation souvent douloureuse.

La maitrise de l'ultra mobilité des photos sur internet est un enjeu majeur pour la protection de l'image, aussi bien pour le contenu que pour le preneur d'image. Des droits et des devoirs qui se croisent et parfois se contredisent. Les droits et les devoirs de l'image ne se limitent pas uniquement au photographe professionnel, mais aussi ausimple photographe qui prend des photos et les publie sur les réseaux sociaux, blogs et galeries photographiques.

Attention

La photographie à l'épreuve du numérique.

La photographie subit aujourd'hui toutes les épreuves et les conséquences du numérique… Le sujet est vaste et englobe de multiples domaines d'observations qu'il convient d'aborder pour une compréhension plus objective sur les tenants et les aboutissants. Le photographe, ne doit pas percevoir la protection de son œuvre photographique uniquement à travers le prisme du droit, mais aussi des devoirs qu'il doit respecter.

Cette facilité excessive à pouvoir diffuser au plus grand nombre ses photos, implique une nouvelle gestion à laquelle aucun photographe n'est réellement formé : la gestion de l'abondance. Comment maitriser la reproduction, à grande échelle, d'une œuvre qui circule aussi facilement ? Je pense que la valeur marchande de l'œuvre photographique se fond de plus en plus dans la masse des photographes de plus en plus nombreux.

Le photographe du dimanche, par chance, peut sortir la photo de l'année avec son téléphone portable. Cette accessibilité au plus grand nombre doit être une opportunité pour une remise en cause du photographe professionnel.

La photographie (professionnelle) n'a jamais été une profession facile : harcelée entre la photo de commande imposée par le client payeur et l'envie de faire de LA photographie au sens noble et artistique. Aujourd'hui et en partie à cause du numérique, ce même photographe voit son travail se vendre à partir d'un euro l'image. Assez rares sont les photographes qui vivent confortablement de leur activité.

La propriété intellectuelle de l'image a donné naissance à de nouveaux conflits comme celui qui oppose Le Corbusier à l’agence Getty. La fondation Le Corbusier accuse l'agence Getty de ne pas lui reverser des droits. Sur des photos figure du mobilier de Le Corbusier et la question est de savoir si le mobilier est l'élément central ou accessoire de l'image. La propriété intellectuelle du droit à l'image peut s'avérer cocasse comme l'histoire de ce Bichon maltais célèbre malgré lui avec ce qui est devenu Le Droit du Bichon.

Photographe

Le Puy-du-Pariou Joël Damase / Photononstop - Y’a pas photo ! le réel confisqué

Les tribunaux sont assaillis de plaignants. Parfois comiques. Ainsi le tribunal de grande instance de Blois se voit-il un jour saisi par les propriétaires d’un bichon maltais dont la photo a été exploitée sur des cartes postales et des objets décoratifs (en l’occurrence des pendules). Combien pour le toutou à poil blanc ? Le couple n’y va pas avec le dos de la laisse et réclame 18 300 € de dommages et intérêts

Labs Hadopi. Mars 2012.

La photographie à l'épreuve du numérique

L'ouvrage de 64 pages répond à l'ensemble des questions du droit et devoir de l'image et de son écosystème. L'ouvrage est clair, précis. La question est perçue de manière historique dans son introduction pour se concentrer sur tous les aspects de la photo numérique. Chaque chapitre est dirigé par un expert :

  • Droit de l'usage.
  • Droit de la diffusion.
  • Propriété intellectuelle et internet.
  • Réseaux et techniques.
  • Expert transverse.
  • Expert de l'économie numérique de la création.
  • Internet et sociétés.

Chapitres abordés.

  • La photographie, un régime de visibilité.
  • Court toujours l’insolente liberté de la photographie.
  • La photographie, l’objet insaisissable du droit d’auteur ?
  • Vers une reconnaissance de la photographie.
  • La photographie, entre information et formation.
  • De Fotolia à Flickr : vers de nouveaux modèles d’affaires de la photographie.
  • La photographie n’existe pas.
Droit

Téléchargement Labs Hadopi mars 2012

La photographie à l'épreuve du numérique est un document numérique au format PDF ou Epub à télécharger directement depuis le site Labs Hadopi.

Liens…

Ce que j'en pense…

J'ai été très agréablement surpris de découvrir les Labs Hadopi et de la qualité des expertises proposées. Les sujets abordés sont riches de réflexions, précis et lisibles.

L'approche pluridisciplinaire du droit photographique permet d'aborder la question sous plusieurs angles.

Cette manière d'appréhender le sujet, c'est le gage d'aboutir sur des conclusions objectives ; et surtout de faire des propositions, dont c'est le but du Labs Hadopi.

Une très grande réussite à découvrir et à saluer.

Thierry Lothon // Digitlife.fr

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