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Test: Nikon D60

Il est rarement possible de tester un réflex de manière aussi approfondie: un mois et près de 4000 photos (merci Kimiko! - surnom de rigueur :) nous ont permis d'apprécier les qualités et défauts du Nikon D60. L'heure est au bilan!

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Il est des signes qui ne trompent pas: le marché du réflex est en plein boom, et Nikon a pris l'ascendant au début de l'année 2008. Depuis le début de notre séjour dans l'Ouest Américain, nous ne comptons plus les courroies jaunes qui équipent les visiteurs, signe bien réel que Nikon se taille - de peu certes! - la part du lion. On croise beaucoup de réflex experts, dont le très beau D300 qui mérite bien son succès (voir le test ici).


Pour ce périple américain, Nikon nous a fourni le petit double kit composé du Nikon D60 et de ses deux obejctifs 18-55 mm et 55-200 mm, tous deux stabilisés (sigle VR). L'appareil n'a pas chômé...

Prise en main

A côté d'un réflex expert ou pro, le Nikon D60 apporte un vent de légèreté bienvenu, surtout lorsque l'on part en randonnée. Le double kit pèse ainsi bien moins lourd qu'un réflex expert et son transstandard. Le format est lui aussi particulièrement compact, sans que la prise en main ne s'en ressente: contrairement au Canon 450D, la poignée est ici agréable, et même si le revêtement caoutchouté n'atteint pas les sommets du D300, la prise en main est ferme.

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L'écran arrière récapitule les réglages avec plusieurs habillages possibles. Ici le plus sobre.


Les appareils entrée de gamme Nikon et Canon se distinguent assez nettement de leurs grands frères au niveau de l'ergonomie, et le D60 n'échappe pas à la règle. Moins de boutons pour ne pas décourager les débutants! Sur le dessus, on trouve la classique molette de sélection des modes, avec au choix les programmes (portrait de nuit, sport etc...) ou bien les modes "experts":

  • P - Programme: l'appareil s'occupe de tout, mais contrairement au mode "vert", vous pouvez intervenir sur les paramètres si vous n'êtes pas d'accord avec lui. Par exemple modifier le couple vitesse-diaphragme, ou choisir vous même la sensibilité ISO. Dans le viseur, un indicateur prévient s'il y a un risque que la photo soit floue (utile par exemple pour penser à déclencher le flash ou augmenter la sensibilité)
  • S - Priorité vitesse: vous choisissez la vitesse, l'appareil adapte l'ouverture en fonction. Pour réaliser un filé (un objet net sur un fond qui défile), photographier du sport à haute vitesse etc...
  • A - Priorité ouverture: vous pouvez régler la profondeur de champ grâce à l'ouverture. Petite ouverture (grand chiffre "F") pour une grande profondeur de champ en paysage par exemple, et grande ouverture (chiffre "F" le plus petit possible) pour un beau fond flou sur des portraits.
  • M - Manuel: l'utilisateur choisit la vitesse et l'ouverture, tandis que l'appareil indique s'il y a un risque de sous/sur-exposition.

Personnellement, je pense que l'utilisateur qui décide de passer d'un compact à un réflex doit se concentrer sur ces quatre modes pour progresser, sinon on continue à faire des photos "de compact", sans exploiter le potentiel de la machine.

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En cas de doute sur un paramètre, Nikon inclut un très pratique système d'aide


Nikon a cependant poussé la doctrine peut-être un peu trop loin sur ce modèle, puisque les recours au menu sont particulièrement fréquents, pour des paramètres souvent importants. Le réglage de la balance des blancs, du mode d'autofocus (simple ou continu) ou encore la cadence moteur (vue par vue, rafale ou retardateur) ne sont ainsi accessibles que via le menu. Si Nikon utilise les touches gauche-droite du pad pour permettre de choisir le collimateur autofocus, les directions haut et bas ne sont pas exploitées, contrairement à Canon qui profite pour y loger quelques raccourcis. De même, a-t-on vraiment besoin d'une touche dédiée pour activer le D-Lightning (compensation des hautes et basses lumières) près du déclencheur, alors que d'autres paramètres sont appelés à être changés plus souvent? J'en doute. Il n'y a par ailleurs pas de touche ISO par défaut, heureusement une touche programmable Fn, située à côté du flash, a été aussitôt associée à cette fonction essentielle.

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Le réglage des paramètres est agrémentés de petits dessins, pas toujours explicites. Heureusement il y a le système d'aide mentionné juste au-dessus en cas de doute.

Puisque ce Nikon se pilote aux menus, on sera rassuré de constater que ceux-ci sont globalement très bien conçus. Nikon est didactique grâce à l'aide intégrée qui décrit chaque fonction, et dont les autres marques feraient bien de s'inspirer. Les menus sont également très graphiques, même si certaines illustrations ne sont pas forcément explicites. Les photographes plus aguerris peuvent repasser à un affichage plus classique qui met en avant les paramètres classiques vitesse / diaphragme.
Pour le paramétrage avancé de l'appareil, les menus sont agencés de manière similaire au D300, avec bien évidemment moins d'options. Personnellement je trouve la présentation de Nikon très claire, et c'est selon moi un des meilleurs menus que j'ai eu en main.

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L'écran récapitulatif pivote avec l'orientation du boîtier. Malheureusement, ce n'est pas le cas du menu réglages, ni du mode de lecture. Il reste des progrès à faire!

A l'usage

L'appareil est globalement réactif, du moment que l'on sait placer les 3 collimateurs de l'autofocus! En effet, j'ai confié l'appareil à "Kimiko", débutante en réflex qui jusque là ne jurait que par son petit compact Ixus. Les premiers jours, j'ai ainsi entendu à pas mal de reprises "l'appareil n'arrive pas à faire la mise au point, ça patine!". A chaque fois, je le reprenais, et je réussissais à faire le point... Au bout d'un moment ça a fait tilt: le cadrage qu'elle adoptait plaçait les collimateurs dans le ciel, d'un bleu uniforme! Moralité: un capteur autofocus ne fonctionne que sur des objets contrastés. Si l'appareil avait disposé d'un peu plus de capteur, pas seulement en largeur mais aussi en hauteur, il aurait eu une chance d'accrocher un sujet. En l'état, on apprend donc vite la technique qui consiste à viser le sujet sur lequel on veut faire la mise au point, appuyer à mi-course sur le déclencheur, et ensuite cadrer la photo comme on l'entend.

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Une maison à San Francisco
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En faible lumière, l'autofocus rechigne quelques fois, et même si l'appareil dispose d'un mode "autofocus continu", le suivi d'un sujet sur seulement 3 collimateurs est délicat, voire illusoire. Déjà que sur les appareils experts, ce n'est pas toujours évident... Bref, s'il ne démérite pas, l'autofocus du D60 est quand même peut-être son talon d'Achille.
Pour le reste, c'est tout bon ou presque. La montée en ISO est très bien gérée, et je me suis surpris à photographier à 1600 voire 3200 ISO sans souci. Je salue d'ailleurs l'initiative de Nikon, car les marques concurrentes (Ca... hum hum!) brident artificiellement leurs appareils entrée de gamme à 1600 ISO.

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Yosémite Park
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Le rendu des couleurs est flatteur. Cela était déjà très agréable sur le D300, et permet d'avoir souvent des JPeg prêts à l'emploi. Le rendu du mode standard est cependant un peu trop "flashy" à la longue, avec des ciels bleus qui virent souvent au quasi fluo. Naturellement, on peut explorer les différents types de rendu, et avec le temps se diriger vers le format Raw qui offre une totale maîtrise de l'image, mais demande un post-traitement. Bref, de ce côté, cela correspond bien à la philosophie du boîtier et permettra d'accompagner le photographe dans ses progrès.

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Yosémite Park

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Un mot sur l'optimisation automatique du contraste. La fonction est bien pratique dans les sous-bois par exemple, ou pour les scènes à fort contrastes qui habituellement donnent des zones bouchées. Cependant, il faut un peu de temps pour maîtriser le comportement de l'appareil, et savoir s'il faut activer ou non la fonction. Par défaut, nous l'avons laissée activée pendant tout le voyage. On notera que cela ralentit un peu l'appareil, qui met quelques secondes à afficher la prise de vue après avoir déclenché. Rien de rédhibitoire.

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Death Valley
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Pour régler la solution des poussières sur le capteur, Nikon a choisi une solution originale. En plus d'un capteur qui vibre à l'allumage, des petits trous disposés dans la chambre réflex sont censés aspirer les poussières par effet venturi. Dans la pratique, nous n'avons pas échappé à quelques poussières, mais passé un nettoyage et un changement un peu plus prudent des objectifs, nous n'avons plus croisé de "pustules" sur nos photos, contrairement au 5D qui s'est avéré être un vrai nid à poussières! C'est donc un pas dans la bonne direction.

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Red Canyon
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Avec Kimiko qui photographiait à tout va, la batterie tenait en moyenne 1 à 2 jours. Pensez-donc à la recharger régulièrement pour éviter les mauvaises surprises, ou prenez-en une de secours.

La lecture des images

L'écran arrière du D60 fait 2.5" pour 230 000 pixels (résolution 320 x 240 pixels), c'est à dire dans la norme des produits de cette gamme. Bien contrasté et lumineux, il est agréable.

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Un écureuil à Bryce Canyon
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En revanche, le choix de Nikon pour les modes de lecture est un peu surprenant. En effet, l'appareil est capable d'afficher l'image seule, la mise en évidence des hautes valeurs brulées via un affichage clignotant, ou bien les paramètres de prise de vue, ou encore l'histogramme, mais ces deux derniers écrans sont en fait des cadres qui occultent la majorité de l'image, et nécessitent de nombreux va-et-vient. Pourquoi ne pas avoir repris, comme c'est le cas chez les autres marques, un affichage dépouillé, qui ne montre que l'image et le numéro de vue, et un affichage expert qui combine à la fois une vignette de l'image, les zones brulées qui clignotent, l'histogramme et les paramètres de prise de vue, le tout sur un seul et même écran? Mystère...

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Le mode de lecture oblige à passer d'un écran à l'autre pour balayer tous les paramètres de prise de vue, avec un histogramme qui occulte la majeure partie de l'image

Autre grief commun à tous les acteurs du marché: comment justifier qu'un réflex affiche moins bien les images qu'un bête compact entrée de gamme? En effet, si vous prenez une prise de vue verticale, celle-ci s'affiche sur l'écran, appareil à l'horizontale, avec des bandes noires de part et d'autre. En revanche si vous tournez l'appareil, il ne se passe rien, alors qu'il est équipé de gyroscopes qui devraient permettre un basculement automatique de l'image! C'est d'autant plus agaçant que lors de la prise de vue, le panneau récapitulatif des réglages est capable de pivoter (mais pas les réglages eux-mêmes, Nikon n'est pas allé au bout de la logique).

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Ah ben non, l'image ne tourne pas là non plus! Pourtant même notre Ixus le fait...

Bref, je suis tatillon, mais c'est ce genre de petits détails, par ailleurs souvent d'ordre logiciel, qui permettraient de s'approcher du réflex amateur parfait.

Conclusion

Qui aime bien châtie bien! Malgré les quelques reproches mineurs faits à l'appareil, celui-ci est hautement recommandable! Je retiens sa légèreté très appréciable, sa très bonne qualité d'image, et son prix très abordable en kit ou double kit en fait quasiment le moins cher du marché. Parfait pour qui débute ou veut progresser après avoir possédé des petits compacts/bridges, il risque cependant de limiter un peu les amateurs aguerris. Pour eux, le très récent D90 constitue un choix idéal... sans oublier le très beau D300 si vous voulez vous faire plaisir!

Je termine cet article par un livre génial avec lequel j'ai appris toutes les bases de la photo, du temps de son édition argentique: National Geographic - Le Guide Photo (environ 20 €).
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A l'heure où l'on voit fleurir des livres comme "Maîtriser le Canon 40D", on a de plus en plus l'impression que la photo est une affaire technique, bornée à un seul boîtier qu'il faut réapprendre entièrement dès que l'on en change. Au contraire, le guide de National Géographic aborde tous les fondamentaux de la prise de vue, les techniques, mais aussi des anecdotes, le tout agrémenté de magnifiques photos. S'il ne devait rester qu'un livre de chevet pour apprendre la photo, de mon côté ce serait celui-ci. A dévorer sans modération...

Jean-François - DigitLife

Dfine 2.0 pour Aperture, une histoire d'artiste

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