Aperture espoir et déception !

Apple n’est pas dans le moule des choses convenues d'avance ; c’est là sa force et sa qualité, mais aussi sa faiblesse, car la marque à la pomme pêche trop souvent par orgueil et prétention.

Aperture est l’illustration typique de ce mélange. Une situation critiquable quand on s’adresse au secteur professionnel où l’on se doit d’être productif et performant. Aperture 1.0 est une application jeune, novatrice, mais qui réserverait quelques déconvenues importantes si votre matériel informatique n'est pas la hauteur de la gourmandise d'Aperture !

• C’est un ami photographe qui m’a appelé pour m'informer qu’il avait reçu Aperture, qu’il était quelque peu sceptique et m’invitait à « jouer » une après-midi avec cette application tant attendue par un grand nombre de photographes amateurs ou professionnels.
• Cet article n’est ni un test, ni un descriptif complet du produit ; j’attends d’avoir officiellement le produit après un briefing avec le responsable produit vers la mi-décembre.

Aperture, un esprit pro de la maison Apple.

• Comme vous avez pu le constater sur les copies d’écran sur le site Apple, Aperture est dans la droite ligne des produits « Pro » Apple comme Final Cut Pro, DVD Studio Pro. Une interface très classieuse ou l’espace de travail a été particulièrement soigné afin de s’adapter au mieux en fonction de la taille des écrans.
• Une interface « adaptable » avec une logique ergonomique qui OBLIGE À LIRE ATTENTIVEMENT LE MANUEL D’UTILISATION. Il me semble qu’Aperture réponde également à une logique de travail photographique que l’on retrouve sur C1 Pro ou le processus de développement des fichiers RAW est segmenté pour une plus grande clarté des opérations.
• Pour avoir parcouru quelques applications, Aperture est mélange de ShoeBox quant à la gestion des mots clefs, de C1 Pro sur la logique du processus de développement. On rejoint un peu d'esprit d’iPhoto sur toute la partie ludique d’Aperture pour retrouver une photo selon de multiples critères, les listes intelligentes. Enfin, l’enrobage global d’Aperture est très marqué par l'interface de Final Cut Pro.
• J’écrivais plus haut qu’il est absolument indispensable de lire le manuel d’Aperture non pas parce que le produit est ou semble complexe, mais surtout afin d’acquérir les réflexes d’utilisation de ce nouveau programme afin d’éviter de perdre du temps dans la recherche d’un module ou d’une fonction.
• Je n’aurai aucune appréciation hâtive sur quelques essais de développement de fichiers RAW en mode manuel sur le peu de photo avec lesquelles j'ai travaillé. En revanche, le mode automatique m’a surpris quant aux corrections qu’Aperture a engendrées sur des photos bien exposées avec une bonne température de la lumière à la prise de vue… Il y aurait une tendance à la surexposition et un écart de la bonne température de la couleur (j’écris cela avec prudence, car il faut réaliser les tests plusieurs types de fichiers RAW.
• La gestion et l’organisation des données IPTC semblent performantes et offrent pas mal de souplesse à la saisie, mais également pour les recherches.
• Toute la partie projet avec son organisation, sa gestion et sa publication web ou papier m’a paru simple, puissante et bien maîtrisée pour une version 1.0. Un réel plaisir de constituer un projet sur la table lumineuse virtuelle sur laquelle on dispose les photos pour les évaluer, les classer…

Attention aux performances de la carte vidéo

• Là, je peux commencer à apporter des éléments plus objectifs et de sévères critiques vis-à-vis d'Apple. Cette petite séance de prise en main s’est fait sur un G5 biprocesseur cadencé à 2 GHz avec 4 Gigas de RAM, une carte vidéo ATI 9800 et deux écrans (un 20 et un 17 pouces). Aperture ne s’est pas montré lent, mais en tous les cas pas très réactif quant à l’utilisation de certains outils de corrections colorimétriques ou de la fonction loupe qui avançait péniblement sur l’écran…
• Le biprocesseur 2 GHz ne me semble pas être en cause ; c’est la carte vidéo qui se traîne lamentablement. Dans ces conditions, il me semble délicat de parler de Worflow efficace quand il y a un tel goulot d’étranglement à cause d’un manque de puissance de la carte vidéo.
• Cela voudrait dire, c’est à vérifier, qu’il faudrait acquérir les nouvelles machines pour accéder à une vidéo performante. Apple ne propose pas d’évolution des cartes vidéo… un comble. Cette constatation est d’autant plus violente que pas mal de fonctionnalités au sein même de Tiger reposent sur CoreImage. Il y a quelque chose que je n’arrive pas à comprendre chez Apple avec ses cartes vidéo qui restent bien en retrait sur le plan tarifaire et performance de l'offre du monde PC.

Pour conclure.

• Cette petite entrevue d’une après-midi avec Aperture m’a laissé perplexe, mais avec l’espoir d’une mise à jour rapide pour redresser la barre de cette application tant attendue. En même temps, je suis réjoui de voir qu’Apple a réussi à innover sur le secteur de la photographie professionnelle où son unique expérience est iPhoto, produit grand public.

À suivre donc…