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6 mois avec le Fuji X-Pro 1 (2ème partie)

1ère partie du test disponible ici

Les optiques

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Le Fuji X-Pro 1 et ses 3 optiques 18mm, 35mm et 60mm, accompagnées de leurs pare-soleils

Le Fuji X-Pro 1 a été lancé avec 3 optiques lumineuses: 18mm f2 (équivalent 28mm), 35mm f1.4 (équivalent 50mm), 60mm f2.4 macro (équivalent 90mm)… soit à peu près la triplette idéale pour les photographes amateurs de focales fixes. J’ai donc pris l’ensemble, même si côté grand angle j’aurais peut-être préféré quelque chose d’encore plus large (21mm ou 24mm), étant habitué au 17–40mm sur mon 5D. Ca tombe bien, un 14mm sortira justement en janvier, même si je tente d’éviter de faire une collection d’objectifs: on a vite fait de croire que l’on ferait mieux avec “la” focale que l’on a pas, mais c’est oublier qu’on peut déjà faire de bonnes photos avec celles que l’on a :-)

Les 3 optiques sont bien construites, entièrement en métal - aluminium je pense, et pourtant particulièrement légères, à tel point que le 18mm passerait pour un jouet… ce qu’il n’est pas! Chacune arbore une bague de mise au point et - particularité et force du système Fuji, une bague contrôlant l’ouverture de l’objectif. Cette dernière peut être placée en position A pour revenir en mode automatique. Les 2 bagues sont électroniques. Comprenez par cela qu’elles n’actionnent pas directement l’objectif. Comme indiqué dans la première partie, malgré mes appréhensions - et la déception à l’époque du X100 - la mise au point manuelle est tout à fait agréable, surtout depuis les mises à jour du firmware. Fuji est à l’écoute de ses utilisateurs, ce qui mérite d’être salué. La bague d’ouverture, discrètement cranté par tiers de valeurs, est un plaisir à utiliser. Enfin, sur les 3 objectifs, les bagues sont bien dimensionnées et tombent naturellement sous la main.

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Le 18mm f2 est réellement petit, surtout si l'on ôte son pare-soleil, au point de passer pour une optique pancake.

On saluera également Fuji qui livre des paresoleils en métal avec chacune d’entre elles - contrairement à Canon qui est souvent mesquin! Mis à part le 60mm, les pare-soleils sont cependant mal conçus, puisqu’ils ne permettent pas d’enlever le bouchon d’objectif lorsqu’ils sont en place! Fuji a clairement privilégié l’esthétique rétro, mais c’est ici une erreur. Pour se faire “pardonner”, Fuji livre des bouchons de paresoleil en caoutchouc - façon Leica Summilux, mais ceux-ci ne tiennent absolument pas en place! Bref, à oublier direct. Pour finir au chapite des fausses bonnes idées, les housses en tissu livrées avec les objectifs n’ont pas de fermeture par lacet… vous courez donc le risque de voir l’objectif s’en échapper.

Ces quelques détails mis à part, vous prendrez très vite plaisir à utiliser ces objectifs, tant leur qualité d’image est excellente! Petite anecdote au passage pour ceux qui ne le savent pas: Fuji fabrique déjà les optiques Hasselblad ainsi que celles des caméras de télévision. Ce n’est donc pas un débutant en la matière.

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Impossible d'enlever le bouchon lorsque le pare-soleil est monté sur le 18mm (mais également le 35mm dans une moindre mesure)!

Le 18mm séduit par son extrême compacité - sans paresoleil il s’apparente à un pancake - et par son ouverture généreuse à f2 qui permet de jouer avec la profondeur de champ, ou encore de photographier sans se soucier de la nuit. Les amateurs de mires noteront qu’il est un peu mou dans les coins mais qu’importe, c’est un vrai plaisir à utiliser en conditions de photoreportage au milieu de la foule, sur un marché par exemple. L’objectif se débrouille également très bien en paysage où l’on fermera à f5.6 ou plus, l’optimum sur les objectifs modernes. L’autofocus est rapide et ne ralentit pas le photographe. Seul défaut constaté de mon côté: une résistance assez moyenne au flare, notamment pour les lumières à forte incidence qui peuvent créer des reflets parasites. Le paresoleil est alors utile, et encore une fois cela ne se produit que dans des situations extrêmes. Bref, un objectif à avoir dans le sac!

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Le 35mm f1.4 monté sur le boîtier. Une superbe optique!

Le 35mm s’est construit en quelques mois une solide réputation sur le net, au point d’être considéré comme l’un des tout meilleurs objectifs du marché. La réputation n’est pas usurpée: piqué sur l’ensemble du champ dès la pleine ouverture, très bon bokeh, excellente résistance au flare, contraste et rendu des couleurs dignes des meilleurs. Si, comme moi, vous êtes adeptes du 50mm, cet objectif est tout simplement indispensable dans le fourre-tout. Il convient autant au reportage (scènes de rue, portraits de plein pied) qu’au portrait serré. Son ouverture à f1.4 permet de travailler les plans et d’isoler le sujet - en activant obligatoirement la visée électronique si vous voulez éviter les mauvaises surprises. Les portraitistes savent que le plus important est d’avoir l’oeil net, ce qui est facile ici grâce à la capacité à déplacer la zone de point librement sur l’image, et de réduire la taille du collimateur en tournant la molette arrière (astuce pour ceux qui auraient oublié de lire le manuel!).

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Le 60mm f2.4 fait office d'objectif macro et à portrait

Enfin, le 60mm macro est une proposition séduisante par sa capacité à faire à la fois du portrait grâce à son ouverture généreuse et, comme son nom l’indique, de la macro jusqu’au rapport 1:2. J’apprécie beaucoup cet objectif même si je l’utilise moins que les 2 autres. Les portraitistes hésiteront légitimement avec le futur 53mm f1.4 (équivalent 85mm) qui sortira courant 2013. La capacité macro permet cependant de bien s’amuser! Le piqué est superlatif - un classique sur les optiques macro - et le rendu des couleur tout aussi bon que les 2 autres. L’autofocus est moins rapide que sur les 2 autres optiques, mais pas horrible non plus… sauf quand l’appareil ne parvient pas à faire le point et “mouline” (cible faiblement contrastée ou trop faible luminosité). Là aussi un classique des optiques macro, et la situation s’est grandement améliorée au fil des firmwares au point de n’être qu’un souvenir. Si j’ai 2 repproches à faire au 60mm, ce serait plutôt l’absence de stabilisation qui aurait été agréable en macro, ainsi qu’une résistance moyenne au flare qui provoque ici des pertes de contraste… mais là encore dans des situations extrêmes (soleil plein cadre en contrejour).

L'autofocus sur ces 3 objectifs a atteint un bon niveau de rapidité, surtout depuis le firmware 2.0. On est désormais dans la bonne moyenne des hybrides, sans être dans les tout premiers (l'Olympus OM-D EM-5 a frappé fort semble-t-il). Au quotidien, je trouve l'autofocus largement assez rapide, et j'ai appris à anticiper les situations difficiles. Comparé à mon 5D Mark II, les zooms "L" (17-40mm et 70-200mm) étaient beaucoup plus rapide, mais les focales fixes (50mm f1.4 et 85 f1.2) étaient tout à fait comparables. Par ailleurs, le nouveau zoom 18-55mm sera plus rapide, car il dispose d'une motorisation plus moderne. Il est d'ailleurs étonnant que Fuji ait proposé ces 3 objectifs avec une motorisation très (trop?) classique.

On m’a posé la question du rendu par rapport à un réflex doté d’un grand capteur 24x36. On considère que l’on pert 1 stop en “équivalent” bokeh en passant d’un capteur 24x36 à un capteur APS-C. Le 35mm f1.4 serait donc équivalent à un 50mm f2 sur un full frame. A l’usage, on peut très bien travailler le bokeh et isoler le sujet, pour peu que vous positionniez bien les éléments dans le champ! Evidemment, un objet situé juste derrière le sujet restera plus visible qu’avec un 85mm f1.2, mais honnêtement, vous pouvez obtenir d’excellents résultats - j’espère que les portraits postés ici vous le prouveront.

Enfin, l’autre dilemme est celui des optiques manuelles, puisque les hybrides peuvent accepter un large panel d’objectifs via des bagues adaptatrices. Fuji en propose d’ailleurs une en monture M, ce qui ouvre l’accès au optiques Leica, Zeiss et Voigtländer. Vu la qualité et le prix contenu des optiques Fuji, je dirais que les optiques manuelles sont inutiles, sauf si vous en possédez déjà ou bien avez plusieurs boitiers de marques différentes avec lesquels vous souhaitez partager les objectifs. Certaines optiques manuelles ne donnent pas des résultats optimaux - notamment le Voigtländer 35mm f1.4 qui m’intéressait, ce qui m’a fait renoncer à essayer pour le moment.

Bon, avant la 3ème partie de ce test, quelques images pour illustrer les qualités de ces 3 objectifs!

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Ci-dessus: marché aux oiseaux à Yogyakarta, Indonésie. On se fait discret au 18mm, ici à f2.8. Traitement sous Silver Efex Pro 2.

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Ci-dessus: restaurateur de Vespa, Yogyakarta, au 18mm. Plusieurs millions de Vespas avaient été importés dans les années 60-70, et sont aujourd'hui restaurés avant d'être remis, flambants, sur le marché.

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35mm à f2.2 (pour être sûr d'avoir le duo net!). En grand format, le bokeh ressort très bien et se révèle très harmonieux.

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35mm ici à f1.4

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Offrande à Bali, Indonésie, au 60mm, ici à f2.8

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Macro au 60mm, ici à f4. A courte distance en macro, il ne faut pas hésiter à fermer pour garder un minimum de profondeur de champ... mais on perd au passage en luminosité, alors qu'il faut maintenir une vitesse suffisamment élevée à main levée pour éviter le flou de bougé!

Jean-François - DigitLife

Excellente année photographique 2012!

6 mois avec le Fuji X-Pro 1 (1ère partie)